Interview de Christophe Dufourcade : « Le Covtrack sera la meilleure
façon de contrôler les pandémies »
Christophe Dufourcade, chargé du programme COVTRACK au ministère de l’intérieur
Monsieur DUFOURCADE, le gouvernement va prochainement signer un décret rendant le port du
Covtrack obligatoire. Ce mystérieux objet enflamme la toile depuis plusieurs semaines et donne lieu
aux rumeurs les plus folles. Qu’en est-il réellement ?
C’est très simple : Un covtrack, c’est un petit galet noir que nous porterons tous et qui fera
essentiellement deux choses. La première, c’est qu’il enregistrera en continu les interactions sociales
de son hôte.
Un peu comme les applications de traçage actuelles ?
Exactement. Chaque fois que deux personnes seront en contact, leur covtrack échangeront leurs
identifiants. Le but est maintenant connu de tout le monde. Lorsque une personne est contaminée, il est
crucial d’identifier au plus vite tous ses cas contacts.
Et la deuxième ?
C’est une innovation majeure. Il renseignera sur le statut sanitaire de son hôte.
C’est-à-dire ?
Lorsqu’un citoyen activera son covtrack par une simple pression palmaire, ce dernier affichera la
couleur de son statut. Vert : tout va bien. Jaune : Il a été en contact avec un cas contact. Orange : Il
est un cas contact. Rouge : Il est contaminé.
Prenons un exemple pour que nos lecteurs comprennent bien. Nous sommes en train de
discuter et, sans que je le sache, vous devenez un statut jaune. Que se passe-t-il ?
Eh bien, votre propre covtrack va vibrer dans votre poche. Et si vous le prenez et que vous
l’activez, sa surface se couvrira de petites vagues jaunes pointant dans ma direction.
Vous voulez dire que mon covtrack m’alertera sur votre statut ?
Oui, c’est le but recherché. En portant tous notre covtrack, nous allons enfin nous libérer de
l’appréhension d’être contaminé. Nous pourrons retrouver une vie sociale normale, saluer nos amis,
embrasser nos proches, nous assoir sans crainte à côté d’inconnus dans le métro. Tout simplement parce
que s’il y avait un risque, votre covtrack se mettrait à vibrer dans votre poche.
Mais cela suppose que tout le monde joue le jeu. Si quelqu’un se déplace sans son covtrack, on
ne pourra rien savoir sur lui ?
Vous avez parfaitement raison : il faudra que tout le monde joue le jeu. Et pour s’en assurer, un
nouveau service de police va être mise en place, avec des agents spécialement formés. Une sorte de
police du COVID ou du Multiface puisque ce virus représente maintenant la menace la plus sérieuse.
Cela signifie une augmentation des contrôles de police ?
Absolument pas. Des casques renvoyant une réalité augmentée équiperont ces nouveaux agents. Toute
personnes se déplaçant sans son covtrack ou avec un statut non vert sera identifiée par ces casques.
Concrètement, vous aurez des agents qui scanneront visuellement les lieux de passages et les lieux de
rassemblement. Seules les personnes en infraction seront contrôlées et verbalisées. Les autres ne seront
pas importunées.
Cela fait quand même une nouvelle police synonyme de contrôles supplémentaires. Vous ne craignez
pas que cela soit perçu comme une perte de libertés individuelles ?
Porter son Covtrack, c’est retrouver la liberté de pouvoir se déplacer librement comme on veut, quand on
veut et avec qui l’on veut. Dans notre monde pétrifié par les pandémies, ce sera un pas énorme. De toute
façon, notre monde a malheureusement changé, et nous devons changer avec lui. Le Covtrack sera la
meilleure façon de contrôler les pandémies.
Interview réalisée pour le compte de l’agence Gamma-Presse